Les boisements
La forêt se distingue par la présence des grands arbres (la strate arborée supérieure à 8 mètres). La hauteur des arbres est un bon indicateur de la richesse du sol (richesse en éléments nutritifs, profondeur et réserve en eau du sol). Sur sol très rocheux avec un apport faible en eau les arbres ont du mal à dépasser 8 à 10 m.
Trois grands types de boisements se rencontrent :
- Sur calcaire et en zone très ensoleillée (par exemple au-dessus des falaises de Couzon-Albigny), la chênaie pubescente associée au buis auxquelles se rajoute éventuellement les espèces suivantes : cerisier de Sainte-Lucie, troène, cornouillers mâle et sanguin, érables (dans le secteur de Couzon, on peut observer 5 espèces : à feuille d’obier, sycomore, plane, de Montpellier et champêtre et un hybride des deux derniers, l’érable de Martin ), frênes commun et à fleurs, alisiers blanc et torminal, arbre de Judée, viorne lantane, tilleul, fusain, tamier.
- Toujours sur calcaire mais en zone plus fraîche, la chênaie sessile associée au frêne, hêtre, érables (plane, sycomore et champêtre) et tilleul.
- Sur sol acide ou placage argileux, le chêne sessile voit apparaître le châtaignier, le frêne commun, le merisier, le charme, avec quelques ilots de bouleaux et de trembles.
- Dans les sous-bois on trouvera l’iris fétide, le lys martagon, le daphné lauréole, le fragon, l’ellébore, la petite pervenche, le muguet, le sceau de Salomon, la mercuriale pérenne, l’ornithogale des Pyrénées, le rosier des champs et plusieurs espèces de fougères (aigle, mâle, polypode, femelle, polystics …).
- Enfin les lisières, voient apparaître la primevère acaule, les violettes, la campanule à feuille de pêcher, l’anémone Sylvie, la pulmonaire, la mélitte, l’ancolie, les gouets et le très beau grémil pourpre bleu.
Trois espèces de chênes sont présentes : pubescent, sessile et pédonculé.
Le hêtre, espèce venant du nord préfère l’atmosphère plus fraîche de certains bois et vallons : vallon d’Arche à Saint Romain, bois de la Barolière et bois près du Pavillon à Poleymieux.
Les résineux introduits par l’homme n’ont pas naturellement leur place dans le massif.
Les zones humides
Sur sol calcaire, l’eau s’infiltre très rapidement et de ce fait la plupart des ruisseaux sont pratiquement à sec en été.
Sur le massif on trouve peu de mares naturelles, et les sources ont souvent été captées par d’ingénieux réseaux d’ouvrages en pierres (les captages) et transformées en abreuvoirs ou en lavoirs.
Les zones les plus intéressantes sont le vallon de Rochecardon (sentier d’interprétation avec une petite zone de « marécage »), le ruisseau issu de la carrière de la Glande avec l’Etang Gauthier et le ruisseau aboutissant à l’étang de Machy.
Le ruisseau du Thou qui traverse Poleymieux et Curis a un débit permanent, mais ne présente pas de particularité botanique connue à ce jour.
Sur le bord de la Saône , la ripisylve (forêt linéaire riveraine des cours d’eau) montre surtout la présence de l’aulne glutineux et de saules pour les arbres. Parmi les plantes herbacées, on peut rencontrer la saggitaire, la nymphéa et les roseaux, avec la plus belle roselière du secteur en rive gauche au nord de Genay.
Les zones rocheuses
Les falaises (naturelles ou artificielles) ensoleillées sont assez pauvres en végétation : potentille, origan, germandrée petit chêne, hélianthème, serpolet, valériane des murailles…
Par contre dans le secteur de Couzon, les falaises subissent l’influence de la vallée du Rhône et constituent le refuge de quelques plantes étonnantes d’habitat méditerranéen : le genêt horrible (originaire d’Espagne) et la lavande de Lyon.
Au pied des falaises (attention zones interdites car dangereuses) où apparaissent quelques suintements d’eau, croît la capillaire de Montpellier.
Les prairies
Les prairies sur calcaires sont un des milieux favoris des botanistes pour leur richesse en plantes calcicoles.
C’est sur ces sols que poussent la plupart des orchidées.
Les Plaines Monts d’Or accueillent de nombreuses espèces, mais leur présence est menacée par l’abandon du pâturage, qui maintenait l’ouverture des milieux, en raison de la déprise agricole.
Elles sont fréquemment accompagnées par le lotier, la véronique, la campanule agglomérée, la petite centaurée, la coronille bigarrée, l’œillet des chartreux, l’inule à feuille de saule, la gesse à large feuille, l’aster amelle, la phalangère rameuse, la gentiane…
Les friches
Avec l’abandon du pâturage ou des labours, la végétation reprend sa dynamique.
En quelques années, la strate herbacée s’enrichit d’abord de ligneux arbustifs, petits et épars puis de plus en plus grands et denses, jusqu’à tout couvrir. Cette formation présente l’avantage au moins dans un premier temps d’offrir un couvert pour les plantes appréciant la demi-ombre, et d’être le refuge de nombreuses espèces (oiseaux, insectes…). Comme les autres strates de végétations (herbacées et arborées), elles constituent un élément essentiel de la diversité des espaces et des paysages.
Parmi les arbustes, notons l’églantier, le rosier rouillé, le prunier de Sainte-Lucie, le prunellier, l’aubépine, le cornouiller sanguin, le nerprun purgatif, le fusain, le troène, l’épine-vinette, la viorne lantane et le sureau qui composent couramment les haies. Dans les friches récentes, parmi les herbacées, on trouve souvent l’aigremoine, le bouillon blanc (mollène), le bugle, la vipérine et quelques fois la mauve hirsute.