L’agriculture : une activité indispensable pour la qualité du territoire Plaines Monts d’Or
Un contexte périurbain classique
Une politique volontariste indispensable
Agriculture et paysage
L’agriculture : une activité indispensable pour la qualité du territoire Plaines Monts d’Or
L’agriculture des Monts d’Or est une agriculture traditionnelle, extensive, respectueuse de l’environnement et en lien avec le marché de proximité. Elle est d’une très grande diversité : vigne, élevage (bovin lait et bovin viande / caprin / ovin / volaille pour les œufs / équin), maraichage et arboriculture, petits fruits, champignons, apiculture…
En allant sur la Plaine des Chères (communes de Les Chères, Chasselay, Quincieux, Nord de Saint-Germain-au-Mont-d’Or), on rencontre également davantage d’activités de grandes cultures, céréales, oléagineux, protéagineux, légumes de pleins champs.
L’activité économique agricole s’exerce dans un contexte périurbain sur le territoire Plaines Monts d’Or. Elle permet, avec les espaces naturels eux-aussi diversifiés et le petit patrimoine bâti, de garantir un cadre de vie exceptionnel et une diversité de paysages aux habitants et usagers du territoire. Elle est soumise à deux forces de pressions contradictoires :
- importance des débouchés liés à la proximité d'une agglomération de plus de 1,5 millions d'habitants et à une forte demande de produits locaux, plus naturels et de qualité
- pression de la spéculation foncière pour l'urbanisation qui freine la reprise des exploitations et l'installation de jeunes agriculteurs.
Un contexte périurbain classique
De lourdes menaces, fortement liées à la pression urbaine pèsent sur l’activité agricole :
- des pressions sur les franges urbaines avec un risque de passage à l’urbanisation sans protection renforcée
- une activité agricole très fortement menacée, par un manque d’unités foncières viables
- des structures d’exploitation en voie de régression voire de disparition du fait de l’enclavement des sièges d’exploitation (changement d’usage lors des cessations d’activité, agrandissement permanent des zones d’exclusion...)
- une pression spéculative foncière par des phénomènes de rétention des terres à vocation agricole par les propriétaires
- des difficultés de circulation et des conflits de voisinage entre agriculteurs et résidents.
Les perspectives de maintien de cette agriculture ne dérogent pas à la tendance générale de l’agglomération : une baisse de 37 % entre 2000 et 2010 du nombre d’exploitations, une surface agricole utile (SAU) qui diminue de 8 % sur la même période.
Sur le plan agricole, l’intégrité des surfaces cultivées est encore respectée, excepté sur la frange urbaine de la façade orientale où l’activité agricole est faiblement représentée (Saint Didier, Saint Cyr, Collonges, Couzon, Albigny, Saint Romain), illustrant bien le côté déstabilisateur de la proximité urbaine et de la pression foncière.
Une part importante des terres est désormais exploitée par des agriculteurs extérieurs au territoire. Cette situation est aggravée dans le massif, par les contraintes du relief, le morcellement et surtout la concurrence résidentielle sur le foncier et le bâti agricole.
Une majorité de sièges d’exploitations sont aujourd’hui enclavés ou encerclés dans l’urbain.
Les contraintes de distance d’implantation ou d’extension de bâtiments agricoles limitent de plus en plus les possibilités d’activité.
En zone agricole, les sièges d’exploitation en cessation d’activité endossent parfois un nouveau rôle unique d’habitation, au détriment de la vocation agricole, faute de repreneur.
Une politique volontariste indispensable
Pour faire face à ce contexte difficile, et répondre au phénomène de recul de l’activité agricole, le Syndicat Mixte Plaines Monts d’Or met en œuvre une politique de maintien de l’agriculture depuis les années 1990 grâce :
- à un partenariat étroit avec la profession agricole (Conventions Grand Lyon devenu Métropole de Lyon, le Département du Rhône, la Chambre d'Agriculture du Rhône et la SAFER)
- à la mise en place de conventions avec les agriculteurs pour le maintien d'une activité agricole dans les secteurs à enjeux (patrimoniaux, paysagers, sociaux,...)
- à des interventions foncières (lutte contre la spéculation) mises en œuvre dans le cadre d'une vigilance foncière réalisée en lien avec la SAFER
- à des acquisitions foncières par la collectivité permettant la reconstitution progressive d'unités foncières facilitant le maintien ou l’installation d’une activité agricole
- à la réalisation d’opérations pilotes pour favoriser l'installation d'agriculteurs et maîtriser à long terme les outils de production (réimplantation d'activités agricoles dans des secteurs abandonnés, acquisitions ou constructions de bâtiments, …)
Cette politique porte aujourd’hui ses fruits avec :
- la réimplantation d’une activité viticole à Saint-Romain-au-Mont d’Or en 2004
- l'acquisition d’un bâtiment agricole lors du démembrement d'une exploitation sur Limonest en 2005
- l’aménagement d’une chèvrerie intercommunale à Limonest en 2007
- l’installation de maraîchers bio à Curis-au-Mont-d’Or en 2011
- l’acquisition d’un bâtiment à Poleymieux-au-Mont-d’Or en 2013 loué aujourd’hui par bail rural au GAEC Terres d’Eole pour développer une activité de production de céréales bio, fabrication de farines et de pain, vente en circuit court
- le réinvestissement agricole du plateau de Collonges-au-Mont-d’Or avec l’installation de trois maraichers bio entre 2017 et 2024
- l’acquisition et la rénovation d’une partie d’un ancien corps de ferme sur Curis-au-Montd’Or entre 2016 et 2020, ayant permis d’y installer 4 ateliers de production ou transformation et 3 logements dédiés aux agriculteurs du territoire
- l’acquisition d’une ferme sur Saint-Didier-au-Mont-d’Or en 2019 permettant à l’association de chantier d’insertion Terre de Milpa de développer son activité d’insertion par le maraichage bio
agriculture et paysage
L’activité agricole favorise la diversité des paysages, contribue au maintien des chemins de promenades et participe à la qualité du cadre de vie des Plaines Monts d’Or. Cette activité est un élément clé de l’identité paysagère, du maintien de la biodiversité et du bon fonctionnement hydraulique du territoire de l’agglomération. Elle est représentée par des activités très diversifiées : arboriculture, viticulture et polyculture-élevage.
La répartition des cultures se fait en fonction de la qualité des terrains
- Les vergers sur les sols riches argilo-limoneux
- La vigne sur les versants calcaires
- Les cultures maraîchères en bas des coteaux, là où s'est déposé un manteau de loess
- Les céréales (maïs, tournesol...) sur les terrains plats et secs
- L'élevage sur les pentes et les fonds de vallées humides. La moitié des terres est réservée aux pâturages (bovins, ovins, caprins).
La présence des animaux permet d’entretenir les terrains non labourables et de garantir la préservation de l’environnement.
Une politique volontariste des collectivités qui porte ses fruits
Sur la base d’une cartographie des secteurs à enjeux pour les collectivités (paysage, patrimoine, itinéraire pédestre…) des conventions visant au maintien d’une activité agricole dans les parcelles susceptibles d’abandon ont été signées avec différents partenaires (agriculteurs, chasseurs). Ces conventions permettent de compenser le coût du maintien d’une activité de pâturage ou de fauche dans les parcelles présentant un enjeu pour la collectivité. Cette action a permis de conserver un paysage diversifié, d’éviter le développement des friches et d’affirmer le rôle fondamental de l’agriculture pour la gestion de la qualité du cadre de vie dans les Monts d’Or.
La Métropole de Lyon et le Syndicat Mixte Plaines Monts d’Or soutiennent aussi financièrement les agriculteurs pour le maintien de l’ouverture des milieux soumis à la pression de la végétation, dans le cadre de conventions tripartites, en contrepartie d’une gestion engagée en faveur de la biodiversité (fauche tardive, pas de produits phyto…).