Le constat
La diversité des activités agricoles : Un atout de l’Espace Agriparc
L’agriculture des Plaines Monts d’Or est une interface exceptionnelle entre le bassin de consommation lyonnais et les terroirs du Beaujolais et des Monts du Lyonnais, bénéficiant d’une protection foncière grâce aux documents de planification. Elle est un élément clé dans le paysage et, en ce sens, un élément important pour les fonctionnalités écologiques des espaces et pour la qualité de la ressource en eau, à préserver et renforcer.
La diversité des cultures est un atout. Bien qu’au départ tout semble opposer une agriculture de plaine tournée vers les grandes cultures, l’arboriculture ou encore la vigne, dominée par de grandes exploitations, et une agriculture de massif dédiée à de petites exploitations de polyculture d’élevage et de maraîchage en agriculture biologique, c’est en réalité une opportunité à saisir pour expérimenter davantage de nouveaux modèles agricoles répondant à l’enjeu de lisibilité du territoire.
L’alimentation de proximité est l’agrafe entre les trois dimensions patrimoniales du territoire :
agriculture, nature et culture. Une diversité de produits -viandes, fromages de chèvre, farines et pains, légumes, fruits, jus de fruits, bières, vins- est déjà proposée en circuit court à la ferme, dans des AMAP et sur les marchés, ou encore dans quelques points de vente collectifs.
L’enjeu
Construire une identité agricole entièrement appropriée
Parce que les activités agricoles diffèrent entre la plaine et le massif, leurs enjeux respectifs en font autant : quand sur le massif les activités agricoles sont fragiles et que l’enjeu est de conforter les installations pour maintenir les espaces ouverts, sur la plaine l’activité agricole est bien en place mais demande une évolution pour mieux intégrer les enjeux écologiques du territoire. L’important reste donc le dialogue entre les deux, pour se connaître, se comprendre et construire des valeurs et des projets complémentaires afin de fonder une identité commune.
Le maintien d’une agriculture multifonctionnelle aux portes de Lyon s’inscrit aussi dans la capacité des habitants à s’approprier cette identité. Si la rencontre doit se faire entre deux mondes agricoles différents, elle doit aussi se nouer entre les mondes agricoles et urbains, pour favoriser une demande alimentaire territoriale (produits frais, de saison, biologique, etc.) en accord avec le projet agricole en termes de préservation des ressources naturelles et de qualité de la production (diversité des productions, agriculture biologique, vente en circuits courts, etc.).
L’objectif stratégique 1
Maintenir et développer des activités agricoles dans une logique de qualité et de proximité alimentaire
Soutenir l’installation agricole reste l’objectif phare de la stratégie, dans la continuité des actions réalisées depuis plus de vingt ans par le Syndicat Mixte Plaines Monts d’Or. L’anticipation des cessations d’activités doit se poursuivre, tout comme l’acquisition de foncier et de bâtiments agricoles dans les secteurs où l’agriculture est sous pression.
La volonté des élus est d’engager davantage d’acteurs autour de la table – collectivités, acteurs du développement agricole, associations naturalistes, restauration collective – pour mener une politique d’installation structurante : organisation des débouchés locaux pour la production, formalisation de cahiers des charges de gestion qualitative des espaces à des fins écologiques ou encore en sensibilisation des futurs cédants à la nécessité de transmettre l’exploitation.
Le développement de nouvelles activités agricoles doit pouvoir créer davantage de liens avec les habitants du territoire, à travers la création de circuits courts mais aussi en encourageant des projets d’éducation et de sensibilisation. L’expérimentation de nouvelles formes d’agricultures urbaines (éco-pâturage, jardin d’insertion, potager en toiture) sont autant de projets susceptibles d’impliquer les habitants.
L’objectif stratégique 2
Aider à structurer des filières agricoles et alimentaires
La création de filières agricoles et alimentaires s’envisage dans une logique de complémentarité entre les agricultures de la plaine et du massif. En ligne de mire, est visée une politique de commercialisation alimentaire qui soit tournée vers la proximité et fédérant acteurs agricoles et acteurs économiques, en résonance avec la stratégie alimentaire de la Métropole.
La stratégie inscrit donc l’innovation au cœur du projet agricole du territoire. Des outils sont développés pour rapprocher offre et demande alimentaire ou encore des points de vente de produits sont réfléchis par rapport à la mobilité et au rythme de vie des habitants du territoire.
La production agricole de matériaux pour l’éco-construction (chanvre, lin, paille, bois ou encore laine animale) est aussi une opportunité pour allier des enjeux de viabilité économique, de gestion durable des ressources naturelles jusqu’à la préservation du patrimoine bâti et de la qualité architecturale.
De nouvelles cultures pourraient ainsi être intégrées aux rotations sur la plaine en lien avec des objectifs environnementaux, des haies et des lisières arborées seraient exploitées sur les reliefs. Et à plus long terme, un réseau de haies sur la plaine pourrait recréer des milieux favorables à la biodiversité.
L’objectif stratégique 3
Développer et structurer l’activité agricole dans une logique d’augmentation de la biodiversité et de protection de l’environnement
L’agriculture a un rôle de premier rang dans la transition écologique des territoires, dans la lutte contre les pollutions des eaux et des sols, en particulier dans les aires d’alimentation des captages, et contre l’érosion de la biodiversité assurant un équilibre environnemental global. Une agriculture durable favorise la qualité paysagère du territoire alors riche en ressources naturelles dont pourront bénéficier les générations futures.
Favoriser des pratiques agricoles durables est donc un pilier stratégique pour le territoire, en cohérence avec le Projet agro-environnemental et climatique (PAEC) de la Métropole de Lyon. La stratégie fixe comme objectif de déployer les bonnes pratiques dans l’ensemble des exploitations du massif et de la plaine. L’animation d’un réseau local impliquant des exploitants en place ainsi que des candidats à l’installation tournés vers des pratiques agricoles durables est un des piliers de cet objectif.
Il est opportun de penser l’amélioration de la perméabilité écologique des espaces agricoles en lien avec le développement de nouvelles activités ou filières agricoles.