Le Constat
Un territoire reconnu pour la richesse et la diversité de ses sites naturels
Le massif des Monts d’Or est historiquement reconnu comme un espace de nature et de liberté aux portes de Lyon, par sa surface importante en milieu boisé et naturel ainsi que pour la diversité et la richesse de ses écosystèmes. La rencontre entre le massif et la plaine pour la construction d’un projet territorial commun valorise la présence de milieux divers et contrastés qui contribuent à cette richesse en termes de paysage (zones rocheuses, prairies, boisements ou encore zones humides) ainsi qu’en termes d’inventaire d’espèces végétales et animales.
La géologie particulière du massif, aux sols à dominante calcaire, présente des risques d’érosion sans une gestion adaptée des espaces ouverts, comme les pelouses sèches, reconnues comme des réservoirs de biodiversité par le Schéma régional de cohérence écologique. Des Znieff de type 1 et des Espaces naturels sensibles sont également inventoriés sur le massif. Avec la plaine, le territoire présente des espaces perméables pour la biodiversité, avec cependant, des continuités pouvant être altérées principalement par des infrastructures de transport. Les espaces agricoles participent aussi à son bon état écologique, à condition que soit mis en place des pratiques respectueuses des milieux.
Bien que l’identité naturelle du territoire soit garantie, entre autres par les périmètres de protection des espaces naturels et agricoles péri-urbains (PENAP), l’affichage de cette ambition dans la stratégie révèle le potentiel exceptionnel du territoire pour son exemplarité d’alliance entre préservation des ressources et accueil d’activités agricoles, de découverte et de loisirs.
L’enjeu
Le bon état des ressources naturelles pour les générations futures
L’enjeu prioritaire est de continuer à assurer le bon état des ressources et des milieux naturels et riches en biodiversité, à travers une gestion adaptée, innovante et multipartenariale. Reformer des continuités écologiques est primordial pour l’équilibre du territoire, s’inscrivant dans celles du territoire plus large de l’agglomération lyonnaise, et doit s’appuyer sur des acteurs « relais » comme des associations de protection de la nature, la fédération de chasse, le GIC.
Préserver les milieux tout en développant des lieux d’accueil ne peut pas se faire sans développer des valeurs d’appropriation et de respect chez les habitants et les usagers du territoire. Les actions de sensibilisation, de découverte du patrimoine naturel et d’accueil dans des espaces semi-ouverts doivent prendre en compte le degré de sensibilité des milieux. Cependant, la surprotection de sites peut amener à leur fermeture et leur isolement sur le plan écologique et demande donc une bonne évaluation.
« L’éducation au développement durable »
est un outil adéquat pour développer l’ambition portée par le Syndicat sur la biodiversité : tous les publics sont concernés, et au-delà d’un savoir théorique, c’est une vraie reconnaissance de son territoire qu’il faut développer chez tous.
L’objectif stratégique 1
S’appuyer sur les acteurs locaux pour préserver les richesses faunistiques et floristiques
Depuis sa création, le SMPMO a créé des partenariats avec les associations locales, qui, à ses côtés, participent à la gestion des sites sensibles et remarquables. Ces coopérations doivent être poursuivies voire amplifiées avec les acteurs locaux.
La réussite de cette gestion partagée passe par une animation en continu du réseau associatif pour développer l’interconnaissance, coordonner et mutualiser les actions, leur donner plus de poids. Le rôle du SMPMO est de rendre visible l’engagement de ces associations auprès du grand public. Les lieux totems existants (Maison de la nature, parkings, points de départ de randonnées, centres de communes) ou à venir (éventuelle Maison de l’Espace Agriparc) seront autant de relais permettant l’animation et l’éducation du territoire.
L’objectif stratégique 2
Poursuivre la gestion d’espaces transitoires pour maintenir la valeur agronomique des terres et limiter la fermeture des paysages
Depuis vingt ans, le SMPMO et ses partenaires assurent l’entretien de terres agricoles non exploitées dans la perspective de les remettre en culture. L’enjeu est double : que ces terres soient facilement mobilisables par un agriculteur qui souhaiterait s’installer et limiter la friche, la fermeture des paysages.
La gestion des espaces doit être différenciée selon leur sensibilité, leur dimension remarquable, mais également leur vocation d’accueil d’activités, dans un souci de ne pas sanctuariser la nature et de garder la valeur agronomique des terres pour des usages agricoles. Cette problématique inclut des zones écologiquement fragiles (pelouses sèches, zones humides), des espaces verts urbains à vocation d’accueil du public et les espaces agricoles du massif et de la plaine. Une activité comme l’élevage pastoral répond à la mise en place de cette gestion différenciée des espaces ouverts selon leurs différentes caractéristiques.
Le renforcement de la richesse écologique des paysages agricoles de la plaine apparaît également comme prioritaire. Le maintien de la valeur agronomique des terres est en jeu. Il s’agit de réintégrer des haies et d’autres éléments de la trame paysagère en diversifiant les activités agricoles, en allongeant les rotations culturales, en limitant le travail du sol, et ainsi retrouver un équilibre global des écosystèmes améliorant les ressources du milieu pour produire une alimentation de qualité (matière organique des sols, qualité de l’eau, interactions biologiques, etc.).
L’objectif stratégique 3
Améliorer et capitaliser la connaissance des espèces et des milieux
Connaître et cartographier le territoire a été un des piliers de l’action du SMPMO, indispensable pour une gestion adaptée à chaque type de milieu. Ce travail doit se poursuivre dans une optique de capitalisation de la connaissance et de transmission au grand public, à travers des outils de communication régulièrement actualisés ou encore des temps de formation pour une meilleure appropriation de la gestion du territoire. Un observatoire participatif « faune-flore » deviendrait en ce sens un outil adéquat, accessible et maîtrisable par tous, pour apprendre et venir enrichir la connaissance des espèces et des milieux.
La diffusion et le partage des pratiques de gestion est un point important de la stratégie dans le but de les améliorer en s’inspirant de ce qui se pratique ailleurs. Cela exige de donner de la visibilité aux actions menées sur le territoire (par exemple à travers des labellisations de type « Libellules »*) ainsi que de s’insérer dans des réseaux existants de territoires qui expérimentent en continu l’amélioration de leurs pratiques.
L’objectif stratégique 4
Valoriser et exploiter les boisements en conciliant dimensions écologique, paysagère, éducative et économique
Les boisements représentent une surface importante des espaces naturels du territoire. Le massif se répartit sur un très grand nombre de propriétés.
Son exploitation doit intégrer cette particularité pour s’organiser de manière cohérente à l’échelle du massif. Sa gestion écologique doit, quant à elle, être conciliée avec les enjeux de multifonctionnalité locaux. Entre autres, le développement d’activités économiques autour de boisements non remarquables, peut devenir un facteur de renaturation du paysage de la plaine avec la plantation de haies.
Le portage d’un projet d’éducation autour de la forêt peut aussi devenir un facteur d’appropriation et de préservation des milieux.