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Le bio dans les Monts d'Or

Fromages de chèvre, légumes, vins, céréales et pain bio …
...
se développent dans les Monts d’Or avec l'appui des collectivités locales. 

 

 

 

 

Le 7 mai 2009 était inauguré la construction, par le Syndicat Mixte des Monts d’Or (SMMO), de la première ferme intercommunale de l’agglomération lyonnaise à Limonest: une fromagerie chèvrerie Bio. 

Une nouvelle ferme intercommunale a vu le jour en 2011 à Curis au Mont d’Or grâce au soutien du SMMO, du Grand Lyon et du Département avec l’installation de 3 jeunes maraîchers bio.

Le Gaec du Bouc et la Treille à Poleymieux a converti ses vignes (coteaux du lyonnais) en bio et deux nouveaux associés cultivent des céréales Bio avec transformation en farine et pain

Enfin un producteur de bière bio s’est installé à Curis.

Cette nouvelle dynamique de production bio locale, (vente à la ferme, marchés, AMAP, …) vient conforter les productions traditionnelles et renforcer l’image du territoire rural encore préservée du massif des Monts d’Or.

Les collectivités doivent s'investir

Afficher une politique de développement durable, affirmer vouloir développer les productions locales, les circuits courts… imposent pour être crédible de s’attacher à préserver, pérenniser ou créer les outils de productions locales (terrains agricoles, bâtiments d’exploitation, logement accessible).

C’est ce constat qui a poussé le SMMO à agir:

  • en adoptant une politique volontariste d’acquisition foncière en lien avec la SAFER,
  • en construisant ou achetant des bâtiments à vocation agricole,
  • en manifestant auprès des partenaires financiers l’attente d’un soutien à l’investissement dans ces domaines trop négligés face à la fragilité des exploitations dans le périurbain.

La première installation bio à LIMONEST avec la construction par le SMMO d’une chèvrerie fromagerie, sur 4 hectares de terrains acquis par la commune de LIMONEST, a montré que les collectivités pouvaient investir pour l‘implantation d’une activité économique agricole, dans la deuxième agglomération de France.

La deuxième installation maraîchage BIO (sur un peu plus de 3 hectares de terrains propriété du SMMO à Curis) a nécessité que le SMMO:

  • négocie l’acquisition d’un bâtiment voisin et des échanges avec les propriétaires riverains pour réorganiser l’unité foncière,
  • crée un forage pour l’irrigation des cultures,
  • mette à disposition un logement précédemment acquis, pour anticiper le problème du logement agricole dans les Monts d’Or pour un agriculteur qui s’installe.

Là encore anticipation foncière et participation active des agriculteurs locaux ont facilité l’installation.

Cette deuxième installation a été fortement soutenue par les partenaires financiers du SMMO.

 

Mise en place d'un programme d'actions multipartenariales PSADER PENAP

Le Département du Rhône, le Grand Lyon, la Région ont créé un «guichet unique».
Ils coordonnent leurs politiques respectives, dans le cadre d’un programme d’action appelé PSADER PENAP signé en septembre 2010.
Ce programme s’inscrit dans la politique:

  • de Protection des Espaces Naturels et Agricoles (PENAP) du Département du Rhône,
  • de préservation des espaces naturels et de l’agriculture périurbaine du Grand Lyon
  • du Programme Stratégique Agricole et de DEveloppement Rural (PSADER) de la Région Rhône Alpes.

Il privilégie 3 axes d’intervention:

  • créer des conditions favorables au maintien d’une agriculture périurbaine viable,
  • améliorer les liens entre l’urbain, le périurbain et le rural – entre l’agriculture et la ville,
  • participer à la qualité des espaces agricoles et naturels ainsi que des ressources, en préservant la biodiversité et les paysages.

Malgré la crise qui réduit les capacités d’intervention des collectivités, c’est un véritable projet de société plus durable qui émerge au travers de l’agriculture périurbaine.

 

Une évolution du bio récente mais rapide

Le bio dans les Monts d’Or est représenté en 2016 par 5 exploitations :

  • le GAEC du Bouc et la Treille: vins bio AOC des coteaux du Lyonnais, 
  • le GAEC le Boule d’Or: légumes bio
  • la Ferme de l’Hermitage: fromage et lait de chèvre bio
  • la Biere bio des Monts d’Or bières bio, boissons énergisantes
  • Le GAEC Terre d'Eole céréales et farine bio, pain

C’est à partir des années 2009 que le développement affirmé de productions bio fait son apparition dans les Monts d’Or avec:

  • le début de la conversion en bio des viticulteurs du GAEC du Bouc et la Treille,
  • la création, par le Syndicat Mixte des Monts d’Or (SMMO), de la première ferme intercommunale de l’agglomération lyonnaise.

En 2010 la production de la bière bio des Monts d’Or fait une entrée remarquée par son côté novateur pour le massif.

En 2011, une nouvelle ferme intercommunale a vu le jour à Curis au Mont d’Or avec l’installation de 3 jeunes maraîchers bio grâce au soutien du SMMO, du Grand Lyon et du Département.

C’est aussi en 2011 que le Gaec du Bouc et la Treille à Poleymieux au Mont d’Or intègre deux nouveaux associés qui cultivent des céréales bio avec transformation en farine et pain.

 

Une évolution culturelle indispensable

Dés le début des années 1990 les collectivités (Grand Lyon, Département du Rhône, Communes des Monts d’Or) face à la déprise agricole ont voulu agir:

Il n’est pas question d’opposer agriculture intensive, agriculture traditionnelle ou agriculture bio.
Il est par contre nécessaire que les productions (agricoles ou autres), respectent les trois piliers du développement durable que sont l’économie, le social et l’environnement.

Le développement du BIO est un des éléments qui correspond à la recherche de cet équilibre économie-social-environnemental.

La multiplication du nombre d’AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) en quelques années sur le massif des Monts d’Or et dans le département, en est aussi le reflet.
Elle introduit une relation contractuelle entre producteur, consommateur, produits locaux, juste rémunération pour le producteur, juste prix pour le consommateur.

 

Une perception des espaces naturels et agricoles qui a évolué et doit encore évoluer

De réserves foncières pour l’urbanisation jusque dans les années 1990, ils sont devenus 20 ans plus tard des espaces «structurants» avec une approche encore trop restrictive (paysage, loisirs).

Cette perception trop étroite de ces espaces est  liée à évolution de la population  devenue majoritairement urbaine qui perd progressivement le contact avec ses racines rurales.

La prochaine évolution culturelle, en marche actuellement, correspond à la prise de conscience que ces espaces constituent l’environnement dans lequel nous vivons et dans lesquels nous devons réapprendre à nous intégrer.

Ce sont d’abord des espaces de production qui doivent être compris et respectés:

  • qualité de l’eau et de l’air liée, entre autre, à la végétation et aux sols,
  • qualité du climat urbain avec le rôle rafraichissant et humidificateur d’air que jouent le végétal et les masses d’eau de la trame verte d’agglomération (bois, prés, espaces verts, plantation d’alignement …) et de la trame bleue (ruisseau, rivière, fleuve, plans d’eau,…),
  • qualité et diversité des paysages
  • biodiversité (faune, flore)
  • productions animales (lait, fromages, viandes, …)
  • productions végétales (légumes, fruits, …)

La reconnaissance de ce statut d’espaces de production nécessite que se développent:

  • une agriculture périurbaine de production,
  • diversifiée,
  • sur des niches économiques locales,
  • une compréhension de ces fonctions "cachées" des espaces naturels et agricoles, énumérés en partie ci dessus

et non une agriculture de simple entretien du paysage.

Cette reconnaissance contribuera à inverser une tendance réductrice de perception des espaces naturels et agricoles periurbains comme un vaste espace de loisir.